J’aime venir m’asseoir sur mon petit rocher préféré faisant face à l’anse de la rivière Boyer tout près de St-Vallier de Bellechasse. Il m’appartient un peu. J’y pose mon arrière-train depuis nombre d’années. Petit rocher qui reçoit tant d’autres postérieurs pour apprécier ce beau panorama fait de montagnes, d’eaux et de verdures. Il ne bougera pas tout au long de notre existence.
Il doit ressembler à mes phrases clamant ces vieilles redites sur les chants d’oiseaux qu’on y entend, les fleurs qui parent les sentiers.
Le vent moutonne à peine le grand fleuve. Le grand héron manque au rendez-vous.
En avant la cohorte de clichés éculés… Mes mots se construisent un spleen mais je me sens tout en plénitude.
Deux gros navires descendent vers la mer. Quelles cargaisons emplissent leurs cales? Des containers, évidemment. Il est loin ce temps où nous pouvions distinguer quel sorte de cargo transportait tel type de marchandise ou de vrac. Que de grosses boîtes en équilibre sur le pont.
L’angélus arrive jusqu’ici, le vent est du bon bord… Bucolique. Un couple de canards filent vers le large, tout près l’un de l’autre.
Les corneilles, elles, semblent toujours se faire la chasse… Une fuyant l’autre. Serait-ce que les couples de corneilles n’en sont pas vraiment, sinon qu’une mère essayant d’éloigner son rejeton du nid? Mais non, c’est un couple comme les deux pattes sans aile, là tout en bas, le mâle pourchassant l’élue de son coeur. Ne la rattrappant que lorsqu’elle le veut bien. Les genres ici s’intervertissent, évidemment.
St-Vallier 09.06.23
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