
La photo coiffant se texte vous montre trois cadeaux reçus de ma fille.
La plume fontaine, mon luxueux journal personnel et le meuble secrétaire.
Suis-je assez choyé de pouvoir m’adonner à l’écriture dans un si bel environnement.
Je fais partie de cette génération qui dut apprendre à écrire en lettres cursives.
Qui se souvient du transparent à glisser sous la feuille du cahier à doubles lignes pour donner la bonne inclinaison?

Sans oublier et là je trahis mon âge le porte plume avec son encrier.
Je ne souhaite pas ici un retour en arrière. Je n’ai pas la nostalgie des anciennes méthodes d’enseignement. Loin s’en faut, mais les différents ministères de d’éducation qui nous inondèrent de nouveaux programmes année après année ne firent qu’installer une culture de décrochage scolaire.
Tant pour les élèves que pour les enseignants.
Il semblerait que tout est fait pour que l’apprentissage soit le moins contraignant. On demande aux écoliers de développer leurs habilités demandant la logique, le rationnel. Mais cela c’est fait depuis des lustres au détriment de la créativité, de l’intuition. D’où le titre de cet article,
L’apprentissage de l’écriture permet de mieux développer le processus d’apprentissage.
Les extraits d’articles, plus bas, avec leurs liens vous éclaireront mieux que moi sur la problématique.
Extrait d’un article du site franco-canadien de The Conversation
Au-delà de la nostalgie pour l’âge pré-numérique, il y a de bonnes raisons de réintroduire l’écriture cursive à l’école. Ayant mené, avec d’autres experts, des études sur la corrélation entre écriture et littératie, j’ai découvert que le fait de développer sa maîtrise de l’écriture manuscrite, de façon à ce qu’elle devienne automatique, joue un rôle important dans la littératie. L’écriture, c’est également un élégant témoignage de l’aptitude humaine pour la littérature écrite, et un symbole inspirant de la force unique de la parole.
https://theconversation.com/voici-pourquoi-il-faut-reintroduire-lecriture-cursive-a-lecole-122348
Extrait du magazine web Next Impact. Datant de 2013 mais toujours pertinent.
En 1882, Friedrich Nietzsche acheta une machine à écrire, une « Malling-Hansen Writing Ball » pour être précis. Sa vue était en train de baisser, et rester concentré longtemps sur une page était devenu exténuant et douloureux, source de maux de tête fréquents et douloureux. Il fut forcé de moins écrire, et il eut peur de bientôt devoir abandonner. La machine à écrire l’a sauvé, au moins pour un temps. Une fois qu’il eut maîtrisé la frappe, il fut capable d’écrire les yeux fermés, utilisant uniquement le bout de ses doigts. Les mots pouvaient de nouveau couler de son esprit à la page.
Mais la machine eut un effet plus subtil sur son travail. Un des amis de Nietzsche, un compositeur, remarqua un changement dans son style d’écriture. Sa prose, déjà laconique, devint encore plus concise, plus télégraphique. « Peut-être que, grâce à ce nouvel instrument, tu vas même obtenir un nouveau langage », lui écrivit cet ami dans une lettre, notant que dans son propre travail ses « pensées sur la musique et le langage dépendaient souvent de la qualité de son stylo et du papier ».
« Tu as raison », répondit Nietzsche , « nos outils d’écriture participent à l’éclosion de nos pensées ». Sous l’emprise de la machine, écrit le spécialiste allemand des médias Friedrich A. Kittler, la prose de Nietzsche « est passée des arguments aux aphorismes, des pensées aux jeux de mots, de la rhétorique au style télégraphique ».
https://www.nextinpact.com/article/5123/78665-edito-lecriture-manuscrite-tire-t-elle-sa-reverence
Extrait d’un article du site Futura-Sciences.com
Ainsi, les chercheurs soutiennent que l’écriture manuscrite renforce ce qui est appris, mais que cet avantage n’a rien à voir avec la calligraphie : « C’est que le simple fait d’écrire à la main fournit une expérience perceptivo-motrice qui unifie ce qui est appris sur les lettres (leurs formes, leurs sons et leurs plans moteurs), ce qui, à son tour, crée des connaissances plus riches et un apprentissage plus complet et véritable », expliquent les chercheursWiley and Rapp. Robert Wiley, l’auteur principal de l’étude et professeur à l’Université de Caroline du Nord à Greensboro précise qu’« avec l’écriture, vous obtenez une représentation plus forte dans votre esprit qui permet d’appréhender d’autres types de tâches qui n’impliquent en aucune façon l’écriture manuscrite ».
Extrait d’un texte de chercheurs français d’Aix en Provence.
De la plume au clavier :
Est-il toujours utile d’enseigner l’écriture manuscrite ?
Les caractères ne sont pas des objets mais ce sont des signes qui sont étroitement et
spécifiquement associés aux mouvements qui permettent de les former. De ce point de vue,
les symboles les plus pertinents sont probablement les idéogrammes chinois ou japonais, qui
sont très nombreux et visuellement complexes. Les traits composant chaque idéogramme
doivent être écrits dans un ordre précis et rigoureusement codifié. Savoir lire les idéogrammes
‘kanji’ demande aux jeunes japonais de nombreuses années d’apprentissage, au cours
desquelles la méthode utilisée pour les mémoriser est l’écriture très répétitive sur le papier ou
même avec le doigt, sur la table ou dans l’ air.
Jean-Luc Velay(1), Marieke Longcamp(1) & Marie-Thérèse Zerbato-Poudou(2)
(1) Institut de Neurosciences Cognitives de la Méditerranée (CNRS UMR 6193),
31 chemin Joseph Aiguier, 13402 Marseille cedex 20
(2) IUFM, Université de Provence, 63 La Canebière 13001 Marseille
© Jacques Grégoire
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